mardi 27 mai 2014

Le jour où j'ai découvert que j'aime bien être célibataire

Mais quand même, avoir le lit pour soi tout seul, c'est top.
Entendons-nous bien. C'est pas que j'aspire à être célibataire. Le jour où j'ai décidé d'être célibataire, en fait je l'étais déjà de facto depuis quelques mois. Pas parce que ça m'amusait, mais simplement parce que - chose qu'à l'époque je regrettais - ma relation précédente avait fini par devenir tellement compliquée, tellement peu source de satisfaction et de bien-être, que faute de solution j'avais fini par y mettre fin, pour le plus grand malheur des deux protagoniste (mon ex et moi, donc).

J'étais donc célibataire, par choix certes, mais par choix "de contestation" - comme ils disent dans les média quand le FN est élu et qu'ils cherchent une raison à pourquoi diable 25% des votants ont eu l'idée de sortir de chez eux pour aller dire oui à Le Pen. Et puis le temps passe. Et avec elle l'amertume et la frustration. On commence à voir les bons côtés de la chose. Et on se rend compte que finalement, être toute seul c'est pas si mal, "mieux vaut être seul que mal accompagné", blablabla.


Le sel et le poivre aussi s'emboîtent. CQFD.
Je ne vais pas tenter de vous dire qu'être célibataire c'est super génial la fête pump it up. Que nenni. Déjà je grillerais ma crédibilité avec ce genre de choses : quiconque a déjà passé une soirée en tête-à-tête avec une télé, un chat et un bol de pâtes sait que non, être célibataire ça n'est pas oufissime tous les jours. Ensuite, je pense (avis personnel mais néanmoins appuyé par nombre d'agence matrimoniales, sites de rencontres, marabouts-mondialement-connu-au-Bénin-retour-de-l'être-aimé-garanti, et si ça c'est pas des sources fiables je ne sais pas ce que c'est ma bonne dame) que l'être humain est fondamentalement fait pour aller par paire (la preuve, il s'emboîte).

Mais je vais quand même vous donner quelques raisons qui font relativiser et se dire que les périodes de célibat, c'est une bonne chose et aussi une bonne préparation à une prochaine rencontre. Et qu'on n'est pas obligé de le vivre comme une pénitence et un truc pénible dont il faut se débarrasser au plus vite. Et je dédie cet article à l'une de mes soeurs qui se reconnaîtra :) Tu peux mettre tes commentaires assassins à la fin de l'article.


1. On ne passe plus son temps à essayer de résoudre les problèmes des autres...


Bah oui il était beau et sexy. Mais de loin aussi, il est
toujours beau et sexy, hein. Et fantastiquement moins
pénible, en prime.
Souvent quand on est célibataire, c'est que notre compagnon d'avant n'était pas si facile que ça - ou en tous cas qu'on ne s'accordait pas si bien que ça. Peu importent les raisons, on finit souvent ses relations à se poser d'innombrables questions, et à se creuser la tête pour comprendre qu'est-ce qu'on devrait faire mieux ou différemment pour que ça marche, ou bien quel est le souci de l'autre, comment l'aider, comment lui faire voir les choses autrement, comment le convaincre, etc.

Outre le fait que, si vous êtes célibataire, c'est que votre recherche de solution n'a pas fonctionné, passer son temps à se torturer les méninges et à se remettre en cause en supposant implicitement qu'on a la solution à tout (y compris à tous les soucis réels ou supposés de notre cher et tendre), c'est extrêmement mauvais et dommageable pour notre bonheur, notre confiance en nous, etc. Certes, le couple, c'est "résoudre à deux des problèmes qu'on n'aurait jamais eus tout seul" (merci Sacha Guitry, grand misogyne devant l'éternel). Mais quand ça ne se résume plus qu'à ça, c'est que peut-être on fait fausse route et il est temps pour notre propre santé mentale d'aller voir ailleurs.


2. ... Et on prend le temps de prendre soin de soi


De la bouillasse blanche, du concombre,
une serviette informe sur la tête :
et si c'était ça, le bonheur ?
Ou pas.
Quand on est en couple, on a tendance à penser en termes de "nous" au lieu de penser en termes de "je". C'est naturel et c'est plutôt souhaitable d'ailleurs, mais ça se fait parfois au détriment de ce qui nous rend heureux ou nous fait nous sentir bien. On oublie qu'on adore prendre des cours de dessin pour entretenir ce côté créatif dont on est si fier. On oublie d'aller au sport pour entretenir ce joli corps dans lequel on se sentait si bien avant - mais qui commence à devenir mou sur les bords. On oublie d'aller au spa se faire une peau de pêche et un teint éclatant qui nous donneraient envie de sourire au monde entier pour lui montrer - la vie d'ma mère - comment on est belle. On oublie qu'on a des amis en dehors de loulou(te), qui nous adorent mais qui se font désormais leurs géniales soirées-tournées des bars-refonte du monde sans nous.

Quand on est célibataire, tout à coup on a du temps - trop pour être honnête. Donc, une fois passée la période incompressible du "bouhouhouh que je suis malheureuse, laissez-moi mourir seule sous ma couette... Claque la porte en sortant ça se ferme tout seul... Ah attends une seconde, avant de sortir, tu peux me choper le pot de Ben&Jerry's qui s'ennuie dans le congélo ? Merci. Bouhouhouhouhouh", on arrête de se morfondre et on fait des trucs rien que pour nous. On rappelle les potes, on s'inscrit en cours de chant (le truc qu'on a toujours rêvé de faire mais on a jamais osé), on prend un personal trainer qui va nous aider à transformer cette bouée en vrais abdos. Bref, on profite de tout ce temps pour faire des choses rien que pour nous, qui vont rendre notre vie encore plus passionnante qu'avant.


3. On réfléchit à ce qui nous convient dans la vie, dans une relation


Si on vient de s'enchaîner deux ou trois histoires un peu bidon, ou même si on sort d'une longue relation sérieuse qui a échoué après 5 ans de vie commune, on a peut-être deux ou trois casseroles qui traînent. Est-ce qu'on choisit les bons partenaires ? Est-ce qu'on a tendance à se précipiter dans une relation parce qu'on a peur d'être seul(e), et à négliger les signaux d'alerte qui auraient pu nous faire dire, dès le début, que ça risquait de ne pas coller (vous êtes quelqu'un de volontaire et dynamique, il/elle est une patate de canapé ; vous rêvez d'une vie stable, il/elle ne se satisfait pas de moins de 4 beuveries par semaine et refuse de s'engager ? Etc.)


Astuce : si il est très beau mais que c'est un vampire, il devrait
aller plutôt dans la colonne des "non".
Du coup, on en profite pour revoir nos critères de sélection, à la lumière de ce qui s'est passé. On ne fait pas pour autant table rase du passé et de nos critères précédents, et on ne verse pas non plus dans l'ultra-réactivité en érigeant cinquante nouvelles règles sous prétexte qu'un élément du passé ne s'est pas déroulé parfaitement selon les plans (toute ressemblance avec un ex-président de la cinquième république non réélu en 2012 est purement fortuite). Simplement on en profite qu'on a du temps pour se demander si finalement, un homme fiable ce n'est pas plus épanouissant qu'un homme mystérieux ; si une femme intelligente ce n'est pas plus intéressant qu'une femme sexy, etc. Est-ce qu'on veut absolument une relation fusionnelle ? Est-ce qu'on peut supporter une relation à distance ? Etc.


4. On apprend à être heureux tout seul...


Le bonheur, ça vient essentiellement de soi-même. Ce ne sont pas les circonstances extérieures ou les gens qui nous entourent qui sont responsables de notre bonheur ou de notre malheur. Alors certes, ils y contribuent, mais fondamentalement ça ne relève pas de leur domaine de compétence de nous faire voir la vie en rose. Notre partenaire en particulier, si on prend une métaphore culinaire (mes préférées), ne doit pas être la farine ou les oeufs du gâteau de notre bonheur (gâteau aux fruits un peu acidulé pour moi, et pas trop de crème. Merci.) C'est plutôt le glaçage et la cerise sur le dessus : il n'est pas strictement indispensable mais honnêtement il rend le tout tellement plus appétissant et savoureux !

Si vous êtes incapable d'être heureux tout seul (disons raisonnablement heureux, pas forcément extatique en permanence, mais résolument satisfait et content), il y a un risque que vous fassiez subir à votre partenaire une pression forte qui n'est pas très bénéfique à votre histoire. Le célibat est la bonne occasion d'apprendre à trouver les choses qui vous plaisent, vous font vous sentir bien, et régler quelques potentiels soucis en suspens.


5. ... Et finalement ça nous rendra plus à même de réussir notre prochaine relation


Ils ont dit que mon Powerpoint était moooooche *bouhouh*
Oui, alors désolée pour ceux que ça va heurter et qui sont de fervents croyants du célibat à vie, mais pour moi une bonne période de célibat c'est un période qui va nous permettre de trouver un bon partenaire. Ça n'engage que moi, on est d'accord ; et d'ailleurs je vous avais prévenus, je ne suis pas une adepte du célibat ad vitam aeternam : j'ai besoin d'avoir quelqu'un dans ma vie qui m'écoute, qui me comprenne, dont je puisse m'occuper et dans les bras duquel je peux me réfugier quand mes collègues ils ont vraiment été TROP méchants avec moi.

Et une bonne période de célibat donc, ça permet de s'occuper de soi, de se donner quelques vacances sentimentalement parlant, de respirer un bon coup, de faire un peu de ménage dans sa vie et dans sa tête, avant de repartir vers de nouvelles aventures (à deux). Et si on arrive vraiment à apprécier la période de célibat, c'est la garantie qu'on ne se précipitera pas sur le premier bellâtre qui promet de nous tirer de notre solitude, vu qu'on l'aime, justement, notre solitude, et qu'il va nous falloir un gars qui tient sacrément la route pour nous faire y renoncer.

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