Serons-nous de nouveau ami-amie ?

« Des femmes peuvent très bien lier amitié avec un homme ; mais pour la maintenir, il y faut peut-être le concours d'une petite antipathie physique. » Friedrich Nietzsche

Je ne sais plus écrire. Je suis fâchée, frustrée. Alors voilà, c’est ça ? Je pensais qu’on était amis, tu as une copine, je croyais que c’était « safe » et sans ambiguïté. Que je pouvais être moi-même avec toi, faire l’idiote, rigoler, parler de tout et de rien et même de choses personnelles, que les choses étaient simples et claires. Jolies.

A quel point me suis-je trompée ? Est-ce que je me suis plantée dès le début ? Depuis la première fois qu’on s’est trouvés et qu’on s’est entendus ? Est-ce que déjà tu avais décidé que ce n’était pas en tant qu’amie que je t’intéressais ? Est-ce que dès le début tu savais que tu serais prêt à tromper ta copine avec moi ? Et est-ce que tu aimes autre chose chez moi ? Est-ce que tu t’intéresses à ma conversation, à mes idées ?

Je suppose que je devrais prendre ça comme un compliment. Je n’y arrive pas. Tu me trouves désirable ? Je préférerais que tu me respectes. Que tu me respectes suffisamment pour ne pas tenter « un baiser, rien de plus, peut-être recommencer ? » alors que tu as une copine que tu dis adorer.

Je suis aussi fâchée contre moi-même. J’aurais dû le voir venir, j’aurais dû me méfier, te tenir à distance sûrement. Mais je n’ai pas voulu, j’ai voulu te faire confiance, continuer à me comporter naturellement avec toi, parce que je tiens à toi, que tu es gentil, drôle, souriant, sympathique. Que je ne voulais pas te pousser hors de mon monde sur une suspicion.

Et je suis surtout frustrée parce que je n’y peux rien. Le désir est une chose naturelle et difficile à maîtriser, je sais. Et je sais aussi qu’il ne s’évapore pas, et que les tentations ne s’évanouissent pas miraculeusement. Alors, et maintenant ? Peux-tu faire une croix sur ce désir et qu’on soit de nouveau amis sans qu’il n’y ait de malaise ? Et moi, pourrai-je éviter de me méfier de toi désormais ?