Donc (contrairement au Nutella), la gentillesse est en danger. C'est une qualité qui est loin d'avoir la côte qu'elle mérite. Elle est même souvent carrément décriée. On la confond trop souvent avec de la faiblesse, et les gentils ont la réputation d'être prompts à se faire avoir. Et quand on dit d'une fille qu'elle est "gentille", voire "gentille gentille", on ne fait pas exactement référence à sa générosité ou à la bonté de son âme (enfin si, mais non. Bref.)
Mettons quelques horloges à l'heure.
Pourquoi la gentillesse a-t-elle si mauvaise presse ?
On est pas de droite, c'est pas vrai ! Alors hé, encore moins de gauche hein, faut pas déconner non plus... |
Le fait que le communisme, cette mignonnette utopie pour gentils communautaires naïfs, se soit soldée en un échec cuisant parce que certains ont su exploiter les failles du système pour s'élever au-dessus des autres, n'a certes rien fait pour redorer le blason de la gentillesse. Soyez gentil et les autres en profiteront pour vous marcher sur les pieds et s'élever au-dessus de vous : voilà l'idée qui a prévalu depuis un certain temps déjà, signant la victoire du cynisme sur la gentillesse (victoire aussi écrasante que celle des français en coupe du monde '98 - pour une fois qu'on gagne un truc hein, je vais pas me priver de le citer).
La gentillesse n'est pas de la faiblesse
Larousse nous donne la définition suivante de la faiblesse :
Il y a donc un côté passif à la faiblesse, qui n'est absolument pas présent dans la gentillesse :
- Manque de vigueur, d'énergie ; incapacité à résister, à se défendre : Être d'une faiblesse coupable avec quelqu'un.
- Littéraire. Impuissance à résister aux tentations, aux passions, et en particulier à l'amour ; manque d'emprise sur soi-même : La faiblesse humaine. Sa faiblesse pour elle le poussait à des imprudences.
On parle ici beaucoup plus d'une action volontaire et délibérée. On n'est pas passivement gentil ; au mieux la passivité peut-elle être une absence de méchanceté, encore qu'il y ait des passivités coupables. Mais bon, c'est un tout autre débat. Donc, être gentil suppose une action intentionnelle.
- Caractère de quelqu'un qui est d'une complaisance attentive et aimable ; bonté : Il a été avec moi d'une grande gentillesse.
- Action, parole aimable, gentille (surtout pluriel) : Dire des gentillesses à un ami
C'est quoi, alors, la vraie gentillesse ?
On a tous plus ou moins appris qu'il faut être gentil. Dis bonjour à la dame, dis merci à la boulangère, laisse ta place à la vieille dame dans le métro, fais un sourire, sois gentil. La gentillesse est de l'ordre du devoir un peu mièvre, un peu gnangnan, un peu fifils-à-sa-man-man. Rien de très adulte ni de très sexy a priori, d'ailleurs ne dit-on pas que les femmes préfèrent les bad boys aux gentils ? Et que, côté meuf, "trop bonne, trop conne" (on parle bien de la bonté d'âme, hein, pas de la taille du bonnet) ? "Gentil" est quasiment devenu un synonyme de "bêta" ou "nunuche".
Et puis, on a forcément en tête des gens qui sont de "faux" gentils. Ceux qui sont gentils avec nous pour qu'on leur doive quelque chose en retour et qu'on leur renvoie l'ascenseur au besoin. Les manipulateurs qui ont une façade de gentillesse mais dont les motivations ne sont pas exactement pures (comme le méchant dans Pinocchio). Ou tout simplement, ceux qui sont gentils parce qu'on leur a appris que c'est ça qu'il faut faire et puis c'est tout, qui disent "oui" à tout et se maudissent intérieurement (en maudissant tous les autres au passage) de ne pas savoir s'imposer et défendre leurs propres intérêts, et qui de temps en temps pètent un plomb et vouent tout le monde aux gémonies. Genre Betty, la femme de Don Draper dans Mad Men, ouhlàlà elle fait froid dans le dos celle-là. Encore une fois pas des role models.
La vraie gentillesse, ce n'est pas celle qu'on a apprise par cœur à l'école et qu'on applique bêtement parce qu'on nous a dit que c'est comme ça qu'il faut faire. La vraie gentillesse est un acte réfléchi, non servile, pas forcément entièrement désintéressé, mais plutôt motivé par un espoir de bénéfice plutôt intrinsèque (on est gentil=on se sent bien) qu'extrinsèque (on est gentil=mon voisin de classe me file des bonbecs).
Le Gentil (le vrai de vrai, d'ailleurs vous avez vu y'a une majuscule, si ça c'est pas une preuve) est celui qui choisit d'accomplir une action, qui bénéficiera à un autre que lui, sans nécessairement espérer en retirer de bénéfice immédiat. Il oublie son intérêt personnel de façon volontaire mais pendant une période qu'il a décidée et délimitée (il ne se transforme pas en serpillière de façon permanente, le bon pote sur l'épaule duquel on va pleurer dès qu'on a un problème mais que personne n'invite à sa soirée d'anniversaire.)
Et puis, on a forcément en tête des gens qui sont de "faux" gentils. Ceux qui sont gentils avec nous pour qu'on leur doive quelque chose en retour et qu'on leur renvoie l'ascenseur au besoin. Les manipulateurs qui ont une façade de gentillesse mais dont les motivations ne sont pas exactement pures (comme le méchant dans Pinocchio). Ou tout simplement, ceux qui sont gentils parce qu'on leur a appris que c'est ça qu'il faut faire et puis c'est tout, qui disent "oui" à tout et se maudissent intérieurement (en maudissant tous les autres au passage) de ne pas savoir s'imposer et défendre leurs propres intérêts, et qui de temps en temps pètent un plomb et vouent tout le monde aux gémonies. Genre Betty, la femme de Don Draper dans Mad Men, ouhlàlà elle fait froid dans le dos celle-là. Encore une fois pas des role models.
La vraie gentillesse, ce n'est pas celle qu'on a apprise par cœur à l'école et qu'on applique bêtement parce qu'on nous a dit que c'est comme ça qu'il faut faire. La vraie gentillesse est un acte réfléchi, non servile, pas forcément entièrement désintéressé, mais plutôt motivé par un espoir de bénéfice plutôt intrinsèque (on est gentil=on se sent bien) qu'extrinsèque (on est gentil=mon voisin de classe me file des bonbecs).
Le Gentil (le vrai de vrai, d'ailleurs vous avez vu y'a une majuscule, si ça c'est pas une preuve) est celui qui choisit d'accomplir une action, qui bénéficiera à un autre que lui, sans nécessairement espérer en retirer de bénéfice immédiat. Il oublie son intérêt personnel de façon volontaire mais pendant une période qu'il a décidée et délimitée (il ne se transforme pas en serpillière de façon permanente, le bon pote sur l'épaule duquel on va pleurer dès qu'on a un problème mais que personne n'invite à sa soirée d'anniversaire.)
Pour être vraiment gentil, il faut donc être capable de faire un choix entre dire oui et dire non, et pouvoir assumer ce choix. Il faut savoir où l'on désire s'arrêter pour ne pas se faire marcher sur les pieds. Il faut être conscient également que les gens ne vous donneront pas forcément quelque chose en échange, et qu'ils ne seront peut-être même pas reconnaissants. Ce qui suppose une force de caractère certaine, et une grande confiance en soi (parce que oui, se décarcasser pour quelqu'un qui au final vous crache à la gueule, ça fait pas du bien. Croyez-moi, j'ai testé. Mais bon, ça m'a pas non plus donné envie de ne plus être jamais gentille non plus, plutôt le contraire bizarrement - moi, masochiste ?)
Bon mais au final, ça sert à quoi, d'être gentil ?
Je ne vais pas vous raconter qu'être gentil, socialement, c'est quand même plus susceptible d'instaurer un bon climat autour de vous que le contraire. Si vous passez votre temps à bouder, à râler, à grogner, à pas répondre quand vos collègues vous disent bonjour et à jamais proposer de bonbon à quiconque dans votre open space (tout en vous empiffrant allègrement des donuts que vos co-bureau vous rapportent), ça peut ne pas aider. Mais ça c'est tellement évident que ça ne vaut pas la peine d'en parler (si ?)
Etre gentil, déjà, ça fait se sentir bien dans son moi intérieur. Surtout quand c'est vraiment désintéressé. Aider une vieille dame à traverser la rue, ça donne quand même l'impression d'être un héros dedans. Héberger une semaine une vague connaissance qui vient de se faire jeter de son appart, ça fait du bien à l'âme (oui, après 4 mois qu'il squatte c'est moins chouette mais c'est là justement qu'il peut être utile de poser des limites).
Ensuite, être gentil ça fait du bien à la santé. C'est prouvé. Je ne vais pas tout vous raconter, mais ça fait du bien à votre système cardio-vasculaire, à vos performances à l'école (si tant est que vous soyez encore à l'école), c'est bon contre la dépression. Si vous voulez tous les détails, allez sur le site de Psychologie.
Enfin, être gentil, c'est bon pour votre karma. Si vous êtes régulièrement gentil, les gens autour de vous le sauront (même pas besoin de faire la promotion : un "gentil" ça se repère, ça a une lueur sereine dans le regard, un petit quelque chose des gens qui sont en paix avec eux-même qui luit dans leurs yeux ; c'est sûr ce serait plus simple à repérer si ils avaient tous les cheveux roses mais en même temps, qui veut être ami avec quelqu'un qui a les cheveux roses ? Hein, qui ?) Et ça, ça attire les autres gentils (oui, ça attire aussi les chieurs et les profiteurs, mais si vous êtes un gentil costaud qui sait dire non, ces derniers ne seront pas un souci). Ça vous vaudra des gentillesses et des bonnes choses dans votre vie.
Allez, on finit sur une publicité bien jolie (même si on comprend pas bien le rapport avec la marque à la fin : c'est joli, et c'est pas grave)
* Je vous conseille d'aller faire un tour sur le site qui liste toutes les journées mondiales parce qu'en vrai, parmi les journée chiantes pour les maladies dont personne n'a entendu parler, se cachent quelques perles (que même on se dit que celui qui a inventé ça il devait avoir de la chouette bonne moquette dans sa chambre). Par exemple, la Journée Internationale du Parler Pirate.
PS : j'ai pas vraiment eu 16 à mon bac de philo.
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